Normalisation, Médicalisation et psychologisation du social

La médicalisation et la psychologisation relèvent essentiellement d’un processus visant à porter une importance à outrance sur des facteurs individuels d’une personne, tout en celant et ignorant les facteurs contextuels et environnementaux de cette personne.

La « normalisation médicale » des problèmes sociaux revient alors à traiter les personnes en responsables de leurs « déficiences » ou « difficultés  »: plutôt que de leur permettre d’acquérir un pouvoir sur leur existence sociale; on occulte les causes collectives ou environnementales et on met l’accent sur la culpabilité individuelle. Les principales problématiques sur lesquelles il faudrait agir, c’est la « décontextualisation » des problèmes sociaux. Il n’est donc pas étonnant de ne pas voir apparaître des orientations visant les causes systémiques, comme si seuls les services et les individus ont à voir avec la condition socio-économique.

À titre d’exemple, dans le cas du Trouble d’Hyperactivité avec/sans Déficit de l’Attention (THADA ou TDAH), certains constatent qu’au Québec il existe une forme de médicalisation par le Ritalin. En effet, en Janvier 2009, selon des données recueillies par le Journal de Montréal et compilées par IMS Health, la consommation des médicaments de la famille du Ritalin (métilphénidate/metamphétamine) a atteint un record dans la province du Québec en 2008. Ainsi, près de 41 % des ordonnances de méthylphénidate (médicament psychotrope incluant le Ritalin) au Canada ont été prescrites au Québec et cela représente à peu près 33 % de tous les comprimés vendus au pays.

Or, la prise en charge du THADA nécessite une intervention multidimensionnelle, multimodale, et multidisciplinaire. Ainsi, le diagnostic et la prise du Ritalin à lui seul ne suffiraient pas à circonscrire l’ensemble des symptômes, des facteurs de risques et de vulnérabilités engendrées par un tel état.

Si le Ritalin ne fonctionne pas, forme de médicalisation, la psychologisation est alors utilisée, mettant ainsi l’emphase uniquement sur les facteurs individuels. On entend alors : « c’est un délinquant », « c’est un rebelle déviant », « il a un trouble d’attitude et de comportement », etc.

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