De la pollution sonore et des nuisances sonores

LE BRUIT

L’excès de bruit a des effets sur les organes de l’audition, mais peut aussi perturber l’organisme en général, et notamment le sommeil, le comportement.

Quelques définitions du bruit :

« Un ensemble de sons sans harmonies » (dictionnaire Larousse)

« Ce qui, perçu par l’ouïe, n’est pas senti comme son musical » (dictionnaire Robert)

« Toute sensation auditive désagréable ou gênante, tout phénomène acoustique produisant cette sensation, tout son ayant un caractère aléatoire qui n’a pas de composantes définies » (Association française de normalisation)

« Ensemble de sons, d’intensité variable, dépourvus d’harmonie, résultant de vibrations irrégulières »

Quelques synonymes de bruit dans le langage courant:

bruit court et intense : déflagration, détonation, éclat, explosion

bruit fort et prolongé : vacarme, fracas, hurlement, vocifération

bruit doux : gargouillement, bruissement, frôlement, gazouillement, murmure

origine utilisée pour désigner le bruit : clapotage, crépitation, babil, pépiement, ronronnement, souffle, cri, gémissement, grognement, ronflement

registre familier : boucan, brouhaha, chahut, tapage

Nous notons les bruits de voisinage suivant :

  • Les bruits de comportement (également appelés bruits domestiques) : correspondent principalement aux bruits inutiles ou agressifs de la vie quotidienne, provoqués, directement ou non, par les comportements désinvoltes de personnes. Les bruits désinvoltes ou agressifs pouvant provenir de chaînes haute-fidélité, d’aboiements, d’appareils électroménagers, de travaux de réparations, de pétards, etc., sont considérés comme des bruits de comportement;
  • Les bruits d’activités : Ce sont des bruits provenant d’une activité bruyante installée à proximité de logements peut occasionner des nuisances par exemple de la circulation (ambulance, police, camions, trains, avions, d’ateliers artisanaux, de commerces, d’activités industrielles;
  • Les bruits chantiers : Il s’agit des bruits de chantiers de travaux publics ou privés et de travaux intéressant les bâtiments et leurs équipements;
  • Logement mal isolé : Il n’est pas rare que l’occupant d’un logement souffre du bruit de ses voisins, alors même que ceux-ci ont un comportement normal. C’est le logement qui est mal isolé. Pourtant, peu d’occupants entreprennent des travaux d’isolation acoustique. Diverses raisons participent de cette situation : les particuliers ont des difficultés à identifier les bruits, ils manquent d’information sur les solutions techniques, nourrissent des a priori négatifs sur les coûts des diagnostics et des travaux. Quant aux aides financières, soit leur existence est ignorée, soit les conditions pour en bénéficier sont méconnues, et la notion de dépréciation immobilière pour cause de bruit est mal appréciée.

Dans les constructions, on fait la différence entre les bruits aériens, c’est-à-dire les bruits émis par une source n’ayant pas de contact avec la structure construite, et les bruits solidiens, qui ont pour origine une mise en vibration directe de la structure.

  • bruits aériens : Dans un logement, les bruits aériens se propagent par l’air avant de faire vibrer les parois du local. Chaque paroi qui vibre fait à son tour vibrer l’air dans les locaux voisins : le son a traversé la paroi. On distingue deux types de bruits aériens : 1) les bruits aériens intérieurs (bruits créés par les conversations, la télévision, les chaîneshaute-fidélité…); 2) les bruits aériens extérieurs (bruits créés par le trafic routier, ferroviaire ou aérien).
  • bruits solidiens : Une paroi soumise à un choc entre en vibration et fait vibrer l’air des locaux voisins. Les bruits solidiens comprennent : 1) Les bruits d’impact (bruits de pas, déplacement de meubles, chutes d’objets, …); 2) Les bruits d’équipement, collectifs (ascenseur, chaufferie, …) ou individuels (chasse d’eau, robinetterie, …).

Quand un son rencontre une paroi, son énergie sonore est en partie : 1) réfléchie — l’énergie réfléchie revient du côté de la source; 2) absorbée — l’énergie absorbée se transforme en chaleur dans la paroi; 3) transmise — l’énergie transmise traverse la paroi et fait vibrer l’air de l’autre côté.

L’énergie acoustique se transmet du local d’émission au local de réception :

  • soit par transmission directe, avec comme milieu de propagation la paroi séparative (mur, cloison) entre les deux pièces;
  • soit par transmission latérale, qui utilise des voies de propagation autres que la paroi séparative entre les deux pièces.

L’isolation acoustique consiste à traiter la transmission des bruits, soit qu’ils viennent de l’extérieur, soit qu’ils soient émis depuis le local à isoler (afin qu’ils ne s’entendent par hors de celui-ci). Les matériaux fortement isolants réduisent surtout la partie transmise de l’énergie sonore, et réfléchissent cette énergie vers la source émettrice. L’absorption acoustique, ou correction acoustique traite l’énergie réfléchie et absorbée, mais ne modifie quasiment pas les propriétés de transmission de la paroi. Ainsi, un matériau absorbant n’améliore pas l’isolation, puisqu’il ne supprime pas les bruits extérieurs, ni n’empêche les sons intérieurs de sortir.

LA POLLUTION SONORE

Quand le bruit dépasse le niveau de la simple nuisance et qu’il peut affecter l’acuité auditive, la santé, les écosystèmes (via le dérangement de la faune) on parle de pollution sonore. La notion de pollution sonore regroupe généralement des nuisances sonores provoquées par diverses sources, dont les conséquences peuvent aller d’une gêne passagère, mais répétée à des répercussions graves sur la santé, la qualité de vie et/ou sur le fonctionnement des écosystèmes. Une grande partie de la population urbaine mondiale est confrontée à des nuisances sonores, et en particulier les riverains de routes, de voies ferrées, d’aéroports, de ports et de certaines usines ou zones d’activité. Les voisins de discothèques, de carrefours fréquentés, etc. le sont aussi.

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